Ah bah non, sinon, pour en venir à ta question, non, je n’ai pour ma part rien écrit de probant en « long format » – je ne peux pas dire que je ne fus pas à un moment tentée mais je suis paresseuse et ma prose ne tient de toute manière pas la distance. Et puis ce sont les mots, peut-être, que j’aime, les mots plus que les histoires. Ce sont eux qui claquent et me nourrissent, eux encore qui m’épargnent ou me tuent.
Du coup j’écris beaucoup, un peu, partout, et ai factuellement de plus en plus peur de la logorrhée. Je vais te paraître très prétentieuse mais si tant est que le choix m’en incombait je viserais l’épure, « quelque part », je chercherais à réduire, à « ellipser ». Je me mettrais en quête de la phrase, du mot, de la lettre ou du signe de ponctuation qui contiendrait tout et me sauverait du reste. Un relent de cet absolu que j’envie et dénonce – et qui serait le paradoxe supplémentaire avec lequel composer ce qu’il me reste d’existence. Je serais OuLiPienne par souci de sincérité et d’harmonie.
En fait je crois qu’il faut écrire à haute voix. C’est le souffle qui sert et c’est lui qui me manque.
Merci à mon amie Camille G., à qui était originellement destinée la lettre dont est extrait ce morceau à peine modifié, de m'avoir autorisée à mettre en ligne ce petit bout de notre correspondance.