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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 11:52

 

C’est comme ça, je ne sais pas pourquoi je me laissais porter par la Toile en faisant semblant de croire que le hasard existe. Et puis de truchement en truchement je suis (re)tombée sur lui, le vieil Ulysse, et j’ai appris sa mort, sa mort probable — une mort en tout cas aussi probable que sa vie était improbable.

 

Je l’ai connu, jadis, dans les rues de la cité. Paris avait son Aguigui Mouna, Nantes avait son Ulysse, son clochard céleste, Sage parmi les Sages, érudit parmi les érudits. Ulysse et sa barbe fournie, Ulysse et son inséparable Sac à Puces, Ulysse et son landau sur son imaginaire Méditerranée, voguant quelque part entre la Place du Commerce et la Place Viarme. Entre Charybde et Scylla.

 

Il était le compagnon occasionnel de nos jeunes éthers ; Ulysse savait tout de la vie. Pas comme les gens qui savent tout, non : lui il savait VRAIMENT tout. J’ai toujours cru qu’il me regardait comme sa propre fille mais il couvait en fait tout le monde ainsi, vieux fou génial et savant noyé dans son chagrin.

 

Il a eu son heure de gloire puis un jour il a pris ses cliques et ses claques et les rues sont devenues désertes. On l’a dit parti sur les routes de Bretagne, on l’a dit Crésus, on l’a dit dans les étoiles.

 

Puis on n'a plus rien dit.

 

Ulysse est mort et je fais partie de celles qui ne lui ont jamais dit « je t’aime ». De toute façon il ne sentait pas bon. De toute façon il n’aurait pas voulu.

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commentaires

M
<br /> faut vous dire madame, que chez ....<br />
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